Peut-on croire en Dieu ? – Le pari de Pascal

Dans le monde, c’est environ deux tiers des moins de 34 ans qui se considèrent croyants.  En France, dans la zone du monde la plus athée, c’est tout de même plus de 40% de la population qui se revendique croyante. Les affaires de croyances ne doivent donc pas être prises à la légère. Essayons de mieux comprendre.

Le phénomène de la croyance est indissociable de certains questionnements comme comme les raisons de croire ou encore la preuve de l’existence de dieu.

Et justement, ces croyances ont cela de particulier qu’elles donnent de bonnes raisons de croire. Cependant, avoir de bonnes raison de croire est totalement différent de croire pour de bonnes raisons. A ce propos, est-il raisonnable de croire en Dieu ?

Intro pari de pascal

A la question de savoir si Dieu existe, se substitue rapidement celle des preuves de l’existence de Dieu. La question est épineuse mais elle est surtout affaire de perception de la preuve.

Pour les croyants, nous avons des preuves facilement observables de l’existence de Dieu. La beauté de la nature, l’ordonnancement de l’univers, le fait que notre planète abrite justement la vie , qu’elle soit pile dans les bonnes conditions pour héberger cette vie, qu’elle soit située à bonne distance du Soleil, sont pour eux autant de preuves. Pour les scientifiques et les non-croyants, cela ne démontre rien et ne constitue pas une preuve.

Certains croyants ont alors bien compris qu’on ne peut pas fournir de preuves – au sens scientifique – de l’existence de Dieu. Ils ont donc tenté une approche « logique » qui est souvent reprise pour inciter à croire.

C’est là que survient Blaise Pascal, auteur scientifique et croyant du XVII°s. Il a formulé une réflexion afin de démontrer qu’il est plus avantageux de croire que de ne pas croire en l’existence de Dieu. Son approche se veut logique et scientifique. C’est d’ailleurs pourquoi il est autant repris.

Mais sous des airs de logique, cette réflexion de Pascal l’est-elle ? Est-ce une démarche rationnelle ou une approche victime de la croyance ? Doit-on vraiment croire en l’existence d’un Dieu ?

Pour répondre à cela, il faut revenir sur ce point d’Histoire qu’est le pari de Pascal, sur l’auteur et ses objectifs. Une fois ce pari bien analysé, le tout s’éclairera de lui-même. La question est d’autant plus importante que le pape François a montré le souhait de béatifier Blaise Pascal pour son rôle de fervent chrétien. La réflexion de Pascal est-elle alors à ce point magistrale ?


Un scientifique religieux ou un religieux qui se veut scientifique ?


Pour ceux qui se demandent qui est Blaise Pascal, je vous invite à aller prendre connaissance du personnage qui est un grand scientifique, un enfant précoce, un fervent religieux théologien et bien d’autres choses.

argument d'autorité de Pascal - Notions d'Histoire
Evitons ce point de débat inutile dès maintenant. Seul la qualité des propos entre en compte pour juger de la validité de ce qu’on émet.

Pascal se présente comme un individu rationnel et logique dans son approche. Toutefois, il ne filtre pas de la même manière toutes les idées qui se présentent à lui. Certaines idées bénéficient ainsi de passes-droits importants quand on y prête attention. Si la religion est l’opium du peuple, force est de constater que Pascal n’était pas le plus petit fumeur.

Ainsi, là où un scientifique insiste sur le rôle de l’observation et de l’expérimentation, Pascal va nous servir un discours sur le fait de ressentir, d’avoir le sentiment de quelque chose, l’intime conviction. C’est là le premier symptôme d’une pensée à deux temps car si Pascal pense et réfléchit ainsi, c’est en lien avec la manière dont agit la croyance. Et son pari, exprimé dans son recueil des Pensées, suit ces principes.

Petit topo rapide des mécanismes de la croyance donc. Que ce soit dans les religions ou bien dans les diverses croyances plus ou moins éparses, le fait d’avoir la foi en quelque chose, d’y attribuer une confiance supérieure et quasiment aveuglante, est mue par deux phénomènes :

  1. La recherche de sens, pour répondre et rassurer face au caractère anxiogène de la vie.
  2. La recherche eschatologique, relative à la peur de mourir

Concrètement qu’est-ce que cela signifie ? Que toute personne cherche au travers des croyances une explication lui permettant de vivre et qui la rassure.

Dans le cas des religions monothéistes par exemple, il n’est pas rare d’entendre parler de plan divin, de la « providence » . Dans le cas de croyances comme le complotisme, l’existence d’un plan à l’œuvre permet à l’individu d’avoir compris le fonctionnement de la société et d’avoir de l’emprise sur celle-ci en ne se laissant pas berner.

Fournir du sens aux individus permet de réduire le caractère anxiogène de la vie. Cela donne l’impression d’avoir trouvé sa propre place dans le monde, que ce soit par appartenance ou bien par réaction à quelque chose. L’idée d’un plan à l’œuvre supérieur (divin ou non) est par ailleurs très fréquent bien que les preuves en soient totalement absentes.

Ensuite, l’angoisse la plus profonde et la plus viscérale est celle de la mort. La croyance se nourrit de cette peur pour s’en servir et la transformer. A ce titre, les religions et les croyances sont les seules à apporter des réponses sur ce qui se passe après la mort. En possible combo avec l’organisation de la vie, le plan à l’oeuvre, etc.

Comprendre cela, c’est comprendre que Pascal lorsqu’il écrit son pari est victime de ces deux faits. En effet, Pascal met en place son fameux pari dans son ouvrage des Pensées qui devait s’appeler à l’origine Apologie de la religion chrétienne. Cet ouvrage a pour objectif de défendre la religion chrétienne et de mener à la piété. Il faut savoir que Pascal écrit cet ouvrage suite à des événements mystiques qui se seraient déroulés dans sa vie. Il est question de la guérison miraculeuse de sa nièce et d’une vision religieuse personnelle que Pascal vit en 1654.

Persuadé que Dieu existe, sa pensée et ses propos vont dans ce sens et s’écarte du questionnement scientifique. C’est d’ailleurs particulièrement visible lorsqu’il instaure une hiérarchie supérieure du sensible sur l’observable alors que l’on sait que les sens sont trompeurs.

sensible vs rationnel - Notions d'Histoire
Ce n’est pas comme si on avait des exemples fréquents de sens trompés. Faut-il vraiment revenir sur le caractère trompeur de nos sens ?

Le fameux pari de Pascal, tant vanté par les croyants divers, ne se situe donc pas du côté de l’observable logique comme on aime le prétendre mais du côté du sensible trompeur. Bien que le pari aurait pu être l’éclair de logique dans un processus de pensée illogique fondé sur la croyance, il s’avère qu’il est en réalité dans la même veine réflexive. Mais c’est là la logique Pascalienne à l’œuvre dans les Pensées, qui fait du sensible la part belle contre la raison, qui n’est qu’un second choix, défectueux. Ainsi chez cet auteur, le croyant véritable n’a pas besoin de la raison puisque son « cœur » lui suffit et qu’il « sent » que Dieu existe.

On a tendance à penser de prime abord que ce pari n’est qu’une observation logique et pourtant, en observant bien justement, on se rend compte du contraire.

Le pari, logiquement illogique et parfaitement victime de la croyance de son auteur.

La pari de Pascal en version courte avec Calvin et Hobbes - Notions d'Histoire
Une version courte du pari de Pascal avec Calvin et Hobbes. Tout est dit.

Simple, accessible, visuellement très compréhensible, imparable et factuel, le pari de Pascal a tout pour plaire. Mais comme bien souvent, c’est trop beau pour être vrai. Le diable résidant dans les détails, on va s’intéresser de manière démoniaque à ceux-ci :

  • Le postulat de départ de Pascal est simple et affirme que Dieu s’il existe ne saurait être observable et qu’il n’est révélé qu’à la mort.
  • Développement 1 : si Dieu n’existe pas, une fois mort, rien ne se passe.
  • Développement 2 : si Dieu existe et que je suis croyant, une fois mort, tout va bien pour moi, ma foi est récompensée. Je gagne.
  • Développement 3 : si Dieu existe et que je ne suis pas croyant, j’ai tout perdu et je ne suis pas récompensé. Je perds.
  • Conclusion de Pascal, logique et rationnelle : il est préférable de croire.

Le pari est-il aussi logique et bien-fondé qu’il n’y paraît ?

Pari de Pascal - Notions d'Histoire
Selon toute logique, il est plus avantageux de croire selon le pari qu’en fait Pascal. Et pourtant, il se trouve quelques soucis qui viennent perturber la réflexion.

Reprenons avec un cadre différent :

  • Faut-il croire en quelqu’un quelque part qui m’espionne et en conséquence me protéger ?
  • Faut-il croire au Complot et en conséquence essayer de m’en prémunir ?
  • Faut-il croire en la licorne rose à poids verts sur Vénus qui veille sur mon âme ?
  • Faut-il que je prenne ce remède vendu par le Dr.Marabout-Joyeux au prix modique de 349$ la dose pour décalcifier ma glande pinéale ?
  • Faut-il croire que le tenant de ce site que je suis en train de lire est un vil illuminati qui nous ment et nous manipule, réveillez-vous bande de moutons ?
  • Faut-il croire que dans la pièce voisine une grenouille à trois pattes arrières existe ?

La pari de Pascal n’est au final pas si logique qu’il semble l’être. En réalité, il permet de donner un avantage théorique à une question en l’érigeant comme la vérité présupposée. Ce pari prend au final totalement parti et oriente les réponses dans un choix précis sans plus de validité que la simple conviction personnelle. Tout à fait quelque chose de très scientifique je crois.

La véritable question posée et identifiée, il n’y a en fait que deux réponses véritablement possibles :

  1. Le présupposé est vrai.
  2. Le présupposé est faux.

postulat foireux - pari de pascal

Dans l’idée, on se retrouve avec une utilisation de la démarche hypothético-déductive. Cependant, dans les faits, on ne doit pas rester sur la question mais la mettre à l’épreuve, la tester. Ce que ne fait pas Pascal. On peut bien sûr percevoir la logique scientifique de Pascal mais aussi sa limite très vite atteinte dans son pari, car celui-ci n’est aucunement vérifiable ni expérimentable.

Or, ce n’est là que le début des soucis réflexifs. Le pire est à venir : prenons les paris ?


Pari truqué : la banque gagne toujours.


Après avoir saisi l’absence de scientificité et la logique illusoire du pari, prenons le temps de voir en quoi ce pari n’est en réalité qu’un artifice.

Écueil 1 :

Il repose en fait sur un argumentum ad ignorantiam en surfant sur la vague de doute qui va déferler sur l’esprit de chacun de nous. Sauf s’il se brise sur le récif de notre esprit critique. L’appel à l’ignorance n’est pas un argument valable mais une parade rhétorique de quelqu’un qui n’en a pas.

appeal_to_ignorance
Je ne sais pas alors c’est Dieu/E.T/autre. Si on ne sait pas, on ne sait pas point. On n’a pas à affirmer sur une base d’ignorance. On ne postule pas de l’existence de Dieu si on en a aucune preuve et on ne pari sur le fait de croire dans ce cas. (Tiré du merveilleux Livre des mauvais arguments : https://bookofbadarguments.com/fr/)

Ainsi, l’argumentaire derrière le pari repose sur l’idée que dans le doute, il vaut mieux croire. Rien ne démontre en réalité la chose, que ce soit dans un sens ou l’autre. Pascal postule que Dieu existe et nous pond une logique amenant à la piété. Sauf que, ce n’est pas parce qu’on n’a pas démontré que Dieu n’existe pas que cela est suffisant pour diriger n’importe qui vers la croyance. Pascal s’arrange assez bien de l’idée que Dieu est indémontrable.

Écueil 2 :

Le pari de Pascal est en réalité mal posé et ce, à dessein puisque l’objectif de Pascal est de donner des raisons de croire au travers de son écrit. En posant mal cette question, il est permis de justifier tout et n’importe quoi. Un exemple : dois-je tuer mon voisin car celui-ci veut potentiellement me tuer ?

Tuer le voisin - Pari de Pascal
Selon la logique pascalienne, j’ai beaucoup plus d’intérêt à tuer mon voisin plutôt que de suivre une autre option. Pour autant, cela devrait commencer à titiller la réflexion de certains qui doivent se dire qu’il y a beaucoup de choses qui ne sont pas prises en compte dans ce pari. A raison.

Ou comment je peux justifier des raisons totalement arbitraires de commettre un meurtre.

Écueil 3 :

C’est un pari partial qui ne prend pas en compte l’intégralité des conséquences du questionnement originel. On ne fait que présupposer que les choses sont aussi simples quand elles ne le sont pas. Pour cela, on les réduit à un balancement le plus simple possible et on le rend accessible à la pensée commune.

« Dois-je m’abonner au site Notions d’Histoire afin d’augmenter mon esprit critique, mon savoir, devenir potentiellement une meilleure version de moi-même ? » devient : « Est-ce que je dois m’abonner à Notions d’Histoire pour devenir une meilleure version de moi-même ? » Or, cela n’a rien à voir et on élude totalement les étapes intermédiaires, la potentialité, ainsi que les conséquences de chacune des étapes.

S'abonner à Notions d'Histoire - Pari de Pascal
Derrière la question simple et la réponse évidente (abonne-toi ! #PromoSubtile), il y a une absence de questionnement sur la promesse qui est faite. Le site va-t-il nous permettre de devenir meilleur n’est pas envisager. Et pourtant, c’est bien la question la plus importante pour pouvoir prendre une décision logique. Mais c’est cette question qui est absente de la logique pascalienne. Cela dit, vous êtes libre de vous abonner.

Écueil 4 :

A aucun moment ce n’est un raisonnement critique ni même une validation de la croyance envers Dieu. Encore moins une preuve logique qu’il faut croire. Sans parler de l’existence de Dieu. C’est un argument de pure rhétorique très proche d’un sophisme comme on en consomme plein dans les médias, la politique, etc. Cela ne démontre strictement rien.

Écueil 5 :

La question du pourquoi je devrais penser/croire est totalement éludée et remplacée par un intérêt hypothétique non-vérifié. « Pourquoi devrais-je manger plus sainement ? » n’est pas du tout la même chose que : « Dois-je boire mon urine pour guérir mon cancer ? »

Dans le premier cas, on s’interroge sur les raisons qui pourraient nous pousser à agir différemment. On pourra donc trouver des arguments tangibles et probant allant dans un sens ou dans l’autre. La question est en vérité ouverte. Dans la seconde question, ce n’est plus le cas. Je demande directement aux gens s’ils sont pour ou contre un fait, un phénomène tout en présentant la chose de sorte à ce que le oui l’emporte. C’est clairement une forme d’arnaque car avant de poser la question du pour ou contre le fait de réaliser une action, il faudrait déjà déterminer si cette action pose des conséquences valides.

Avant de partir traiter un effet, encore faut-il que la cause en soit démontrée.

Écueil 6 :

C’est clairement une supposition gratuite on est d’accord. Sauf que avec une telle logique, on peut venir à en payer le prix parfois amèrement. Avec un tel raisonnement par intérêt vs risque, il s’avère que l’on peut comprendre la logique anti-vax.

En suivant la logique pascalienne, je ne sais pas si les risques de scléroses en plaque concernant les vaccins sont réels, dois-je alors vacciner mon enfant ?

Vaccins - pari de Pascal
C’est à ce moment qu’on comprend que le pari de Pascal a des implications beaucoup plus importantes que la simple question religieuse. En niant les conséquences des choix et en supprimant tout ce qui relève de l’interrogation des faits, on en arrive à une décision qui ne tient aucunement compte de la réalité d’un phénomène.

Dans le cadre théorique à la sauce pascalienne, l’intérêt est certes présent mais il est totalement décorrélés des réalités de la société. Le prix à payer pour la non-vaccination sera bien plus lourd qu’en vaccinant. Cependant, ce n’est pas du tout mis en avant dans la logique du pari.


En somme, c’est quoi le soucis ?


Le pari de pascal n’est pas un argument et n’est en réalité rien de probant. C’est un élément rhétorique devenu emblématique car il permet de donner confirmation à la question que l’on pose, rien de plus. En jouant sur l’appel à l’ignorance, en négationnant les conséquences possibles, en décorrélant, en mettant en avant une logique auto-justificatrice, le pari de Pascal pose plusieurs problèmes.

D’une part, il permet de justifier tout et n’importe quoi en donnant des « raisons » de croire en quelque chose, ce qui en soit est déjà dangereux. Il suffit d’imaginer la question bien posée à un chef d’état concernant l’atomisation de son voisin et ça fait vraiment flipper sa petite maman.

lucifer - pari de pascal

Sans être aussi extrême, les relations sociales et sociétales sont déjà suffisamment compliquées avec les bons outils sans qu’on ait besoin de rajouter un faux raisonnement permettant n’importe quoi juste par une question mal-posée.

D’autre part, l’autre problème c’est que ce n’est pas une argumentation scientifique. En l’occurrence, ce n’est pas parce que c’est un brillant scientifique de l’époque qui a dit cela que ça en fait quelque chose de brillant et de scientifique en retour.

Souvent utilisé et invoqué pour défendre la croyance, exprimer une certaine nécessité de croire par une frange prosélyte, l’argumentaire est pourtant facile à détruire si on le retourne contre lui-même.

C’est un peu comme retourner sa propre technique contre son adversaire.

Dois-je croire au dieu unique chrétien ?

Maintenant, remplaçons Dieu chrétien par Dieu musulman ou Dieu hébreu ou encore par le Dieu renard illuminati (nous l’appellerons Foxy par soucis de convenance). La logique de l’argumentaire pascalien voudrait que l’on croit en tout. Or, c’est impossible si chaque Dieu affirme qu’il est l’unique. L’argument de Pascal est en lui-même anti-thétique dans son application. Chose que Pascal n’avait visiblement pas pris en compte.

Le pari de Pascal peut donc donner des raisons de croire mais il ne donne pas raison quant à la croyance. Ces deux éléments sont à distinguer fermement et j’espère que « ces raisons de croire » auront été suffisamment mises à mal et relativisées pour qu’on cesse d’utiliser le pari de Pascal comme la justification parfaite de la piété envers Dieu.

Encore une fois la Foi ne devrait être question que d’opinion personnelle et à ce titre, on devrait laisser chacun jouir de sa paix réflexive à ce sujet. Sans chercher à le bombarder d’arguments foireux et sans chercher à le convaincre à tout prix.

Au-delà de cela, le principe du pari pascalien est particulièrement révélateur des croyances. En effet, on peut résumer le pari par cette phrase : plus l’intérêt à quelque chose est grand et plus je dois miser sur cela. Et c’est justement ce qui fait que les croyances fonctionnent. Le crédule oublie vite la réalité des phénomènes devant le caractère réconfortant de la promesse, de la récompense et du gain qui va avec. Ainsi, pourquoi ne pas essayer puisqu’il y a tant à gagner ?

A cela, on ne peut que répondre par l’absence des résultats promis malgré l’attente. Encore faut-il que ces résultats ne soient pas invérifiables comme dans le cas des religions. Peut-être est-ce là le nœud des croyances : promettre un gain immense permet d’attirer à coup sûr.


Pour aller plus loin :


10 commentaires Ajouter un commentaire

  1. Avatar905 dit :

    L’article est clair et intéressant ! Ceci dit, il me semble qu’il pourrait être un peu élagué pour garder l’essentiel (certaines formulations sont pas indispensables, et ca donne envie de ne lire qu’en diagonale)

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    1. Ardes dit :

      Bonour et merci de votre commentaire !

      Pourriez-vous préciser comment vous verriez une meilleure synthèse ?

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  2. Avatar905 dit :

    En fait, en relisant l’article, je me rend compte que tous les paragraphes sont individuellement intéressants et pertinents.

    Mais ça fait beaucoup d’idées différentes présentes dans un même article (sans découpage très marqué entre différentes parties avec des titres, qui permettrait de faire des pauses psychiques à la lecture)

    Je crois que j’ai commencé à lire l’article avec la volonté d’avoir une réponse rapide et rigoureuse à la question « pourquoi monsieur Phi dit aussi violemment que le pari de Pascal c’est de la merde dans sa vidéo sur l’éthique ? »

    De par la rigueur et la présentation soignée de ton blog, je suis arrivé sur l’article en me disant « cool je vais enfin savoir et passer à autre chose parce que ce point là sera réglé ».

    Mais tu entres tellement dans les détails de la logique (ce qui je le reconnais est aussi une bonne chose parce que ça permet de bien comprendre le processus dont Pascal a été victime) qu’on se noie un peu dans la masse d’informations.
    Ma réaction à été de lire en diagonale pour arriver au « vif du sujet ».

    Bref, l’article est très bien écrit en soi. Et je suis content qu’il soit sur WordPress.

    C’est juste un texte qu’il faut prendre le temps de lire, en étant psychiquement disponible à un raisonnement approfondi et complexe. Et j’étais pour ma part dans une disposition d’ « urgence à avoir une réponse à la question posée dans le titre », et le « suspens » de ton déroulé m’a frustré sur le moment x)

    Par exemple, il y a eu plusieurs paragraphes de ce genre :
    « ces croyances ont cela de particulier qu’elles donnent de bonnes raisons de croire. Cependant, avoir de bonnes raison de croire est totalement différent de croire pour de bonnes raisons. A ce propos, est-il raisonnable de croire en Dieu ? »
    C’est a dire des paragraphes ou tu poses la question clairement, mais où tu ne donnes pas de réponse tout de suite. Ca fait comme si tu allais me donner une récompense, quand je tend la main tu recules la tienne, deux ou trois fois. Frustrant haha.

    Après avec le recul, je pense que le problème vient de mon impatience plus que de ton texte en lui même…

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    1. Ardes dit :

      Il est vrai que j’essaye de faire des articles qui fournissent des réponses complètes quand je traite d’un sujet. Mon objectif est de donner ainsi une vision d’ensemble de la question et de bien décortiquer les arguments.

      De ce fait, ce sont des articles qui comme tu le dis demande d’être disponible mentalement et de se fournir un temps de lecture.

      Pour le reste et notamment les questions (sans fournir tout de suite la réponse) c’est volontaire. Mes articles n’ont pas tant vocation à fournir des réponses qu’à favoriser la réflexion du lecteur. Et ce afin qu’il acquiert une démarche réflexive critique qui pourra lui servir directement. Le lecteur doit donc être dans une posture active contrairement à d’autres endroits. 😉

      Effectivement, cela peut desservir quand on cherche une réponse immédiate mais je pense qu’au final on y gagne avec la richesse de l’article non ?

      En tout cas, je suis heureux que l’article te plaise, ainsi que le graphisme du site.

      Au final, as-tu trouvé la réponse que tu cherchais tout de même ?

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      1. Avatar905 dit :

        Oui, j’ai retenu l’importance d’être vigilant à la manière dont les énoncés sont formulés, et ce qu’ils présupposent. On peut facilement se faire avoir en acceptant sans s’en rendre compte des postulats implicites avec lesquels, en réfléchissant plus en profondeur, on n’est en fait pas du tout d’accord. Et c’est le problème avec le pari de Pascal.
        Ce qui me confirme dans ce que je dis depuis des années maintenant: Même si le Dieu des monothéismes existait, il faudrait l’envoyer chier lui, son paradis et toutes ses mesquineries de boutiquier…

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      2. Ardes dit :

        Oui, il y a le gros soucis des présupposés qui nous font parfois valider des conclusions qui sont pourtant loin de nos observations.

        Il est aussi question de la part importante de la contextualisation. En ajustant la variable du contexte, on se rend plus facilement compte parfois des erreurs de raisonnements.

        Attention cependant, sur la conclusion de votre commentaire car si le Dieu des monothéismes existait, rien ne dit qu’il nous demanderait de croire en lui ni même qu’il nous demanderait quoi que ce soit.

        A cela s’ajoute également l’idée à retenir que l’on ne se fait une représentation de Dieu comme principe du monothéisme qu’au travers des écrits réalisés par des humains. Et comme on l’a vu avec Pascal, les présupposés de certains sont parfois très biaisés.

        En conclusion, il est possible d’avoir une entité divine qui ne soit qu’oeuvre de création sans avoir tout le package mis en place par les monothéismes et sans que ce Dieu ne nous veuille ni ne nous oblige à quoi que ce soit vis-à-vis de lui. C’est peu ou prou la posture du déisme si cela vous intéresse. 😉

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  3. TheisteFou dit :

    Si c’est ça les critiques que vous adressez au pari de pascal, il est en assez bonne mine. ;-D
    Le premier « écueil » serait un tant soi peu problématique si Pascal tirait de son pari l’existence de Dieu, alors qu’en réalité il en tire juste une raison de croire en Dieu. Vous pourriez vous contentez de dire qu’on ne peut croire en une chose uniquement si on a des raisons de croire qu’elle existe: sauf que ce serait une vulgaire pétition de principe, puisque le but du pari est justement de montrer le contraire.
    Votre seconde critique est tout autant à côté de la plaque. Primo, vos cas ne sont juste pas analogues du tout, et dire le contraire revient à de l’aveuglement volontaire: c’est quoi le rapport entre vivre une vie pieuse, selon le pari, et commettre un meurtre, selon le votre? D’autant que Pascal parle de son pari dans un contexte où l’on considère que la probabilité de l’existence de Dieu vaut plus ou moins celle de son inexistence. Ce n’est pas le cas dans le cas de savoir si mon voisin veut me tuer.
    Le troisième écueil n’en pas une non plus. Le fait d’être clair et concis est une qualité, pas un défaut.
    Le quatrième revient juste à dire « Je ne suis pas d’accord. »Il n’y a même pas un vague fond: juste le fait que vous le refusez.
    Le 5 n’est même pas adressée à l’argument: ça revient à dire que l’argument n’en est pas un puisqu’il ne réfute pas tout les arguments qui vont dans l’autre sens… Rien ne vous empêche d’évaluer les raisons de croire que Dieu n’existe pas. Ce n’est pas interdit par le pari.
    Enfin, le dernier commet la même que le second. Vous occultez complètement les différences majeurs entre les deux versions.
    Pour ce qui est de la question des autres divinités: le pari se base sur un cadre avec très peu de choix de vie. Il faut aussi savoir resituer l’argumentaire dans son contexte. « Oui mais si c’est dans le cadre d’aujourd’hui? » Dans ce cas il vaudrait mieux utiliser les versions actuellement défendues par les philosophes.

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    1. Ardes dit :

      Bonjour, merci de votre commentaire et désolé du délai de réponse. Il est dû à d’autres projets chronophages qui poussent la gestion des commentaires en dernier point.

      Je prends bonne note de vos remarques mais j’aurais tendance à dire que vous n’avez pas compris l’essentiel de l’article. Je vous invite donc à la relire.

      Peut-être verrez-vous alors que les remarques que vous adressez sont en fait déjà traitées dans l’article.

      Par exemple, votre remarque sur le cadre du pari est déjà traité et semble vous avoir échappé. Vous semblez être dérangé par le fait que je puisse utiliser le pari pour justifier le meurtre de mon voisin en arguant que les probabilités sont différentes. C’est justement là tout le problème du pari de Pascal qui est la justification du présupposé posé en cadre premier, avant la question.

      Chose que j’ai d’ailleurs expliqué dans l’article. Peut-être cela vous a-t-il échappé ?

      Cordialement.

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      1. Théiste Fou dit :

        Bonjour.
        Je dirais que c’est malheureusement vous qui n’avez pas compris l’essence de ma réponse: votre article ne permet pas de passer à côté, quoi que vous en disiez. ;-D
        D’autant que cette réponse n’est pas très clair. Prenez ceci: « C’est justement là tout le problème du pari de Pascal qui est la justification du présupposé posé en cadre premier, avant la question. »
        Outre le fait que je peine à comprendre le fond de votre phrase: quelle présupposé posé en cadre premier?
        Si c’est le fait que Dieu existe: ce n’est pas un présupposé, mais un des deux chois à évaluer.
        Si c’est les probabilités qui sont attribués dans le Pari ne sont pas les même que celle de votre situation, c’est-à-dire indéterminé ou 50/50: c’est certes un présupposé, mais le but du pari n’est pas de justifier ces même probabilités.
        Cordialement.

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      2. Ardes dit :

        La phrase que vous peinez à comprendre est justement la clef du propos de Pascal.

        Essayons de faire au plus simple d’accord ?

        Le pari de Pascal est formulé de telle sorte que le présupposé se trouve automatiquement validé.

        Les différents exemples avec la même formulation permettent de s’en rendre aisément compte. Ces exemples sont dans l’article.

        Le pari de Pascal n’est au final qu’une question rhétorique permettant d’attribuer une réponse positive à la question que l’on souhaite.

        Si vous suivez bien la logique sous-jacente dans les propos de Pascal, vous verrez cela.

        C’est en cela que le pari constitue un argument fallacieux dès sa formulation. Chaque présupposé ou postulat de départ se trouve confirmé avec la démarche du pari de Pascal, ce qui revient à pouvoir justifier tout et n’importe quoi en suivant cette même logique.

        Mais ceci était déjà dans l’article. 🙂

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